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Note préliminaire : Ce billet ne correspond pas, au point de vue de la mise en page, à ce que je voulais obtenir mais je n'insiste pas parce que sinon j'obtiens un résultat pour le moins étrange que j'ai pu admirer mais qui risque de disparaître rapidement ; pour ne rien perdre de ce chef d'oeuvre éphémère j'ai fait des copies d'écran et je les ai placées dans un nouveau billet intitulé : "Les écrits d'Esartulinoc revus et corrigés par Over-Blog", posté 1 minute avant le premier.
Belle moisson, Esartulinoc est ravi d'avoir inspiré 10 superbes textes. Prévert, qui ne se prenait pas au sérieux, aurait certainement aimé ces versions de son petit texte que je replace en tête de ce billet.
Merci à toutes les lipogrammoureuses et à tous les lipogrammoureux dont la participation, grâce à une publication de leur texte sur leur propre blog, contribuera certainement à diffusion du lipogramme au-delà du cercle restreint des amis du Lipo-Club.
Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui un nouveau membre dans le Club, il s'agit de La Licorne.
oOo
La porte que quelqu'un a ouverte
La porte que quelqu'un a refermée
La chaise où quelqu'un s'est assis
Le chat que quelqu'un a caressé
Le fruit que quelqu'un a mordu
La lettre que quelqu'un a lue
La chaise que quelqu'un a renversée
La porte que quelqu'un a ouverte
La route où quelqu'un court encore
Le bois que quelqu'un traverse
La rivière où quelqu'un se jette
L'hôpital où quelqu'un est mort.
Jacques Prévert
Elle a tourné la clé
Elle est entrée, innocente
Elle a tenu Ronronnette un instant
Elle a suçoté une sucrerie
Elle a lu la lettre laissée sur le lit
Elle a crié en silence
Elle est sortie, coeur écartelé
Elle a couru sur la route
Elle a atteint l'aulnée, le lac
Elle a sauté à l'eau
Elle a coulé, sans retour.
Olivier de Vaux
La lucarne l’on a éclose
La lucarne l’on a occluse
Le lutrin l’on a testé
Le lion l’on a câliné
Le suc sucré l’on a sucé
La lettre illustre l’on a lu
Le lutrin l’on a cassé
La lucarne l’on a éclose
Le trottoir où l’on caracole
La nature où l’on laisse trace
L’eau claire où l’on se noie
Le tocsin sonne : l’on est occis.
Nounedeb
L'allocution
cette issue à la serrure close, la clé on a tourné
cette issue là, on a close au sortir
ce transat à son séant encore tout tracé
ce courseur "sus aux souris ", aux cent caresses caliné
cette cerise ci sous les crocs ciselée
sur ce courrier on s'est instruit sans souci
ce trône sous en sus retourné
le sentier où il s'entraine au cross sans cesse
ces taillis en tous sens croisés
le ruisseau où l'on s' élance sans sourciller
à cet asile , il a laissé sa santé, à la sortie, on l'a enterré
Tricôtine
Il était un roi...
Toc toc toc.... Le roi Louis, cocu, entra...
Silence... Tous se turent à l'intérieur !
Son séant il assit, l'œil las
Tout en câlinant Oscar le ronronneur
Une cerise rosée à son croc il leva
En colère il lut une lettre raturée
Au sol il laissa son socle là
Et sortit de ce lieu sans clarté
Sa route seul il continua au lointain
Sans laisser nulle trace là et ici
Au soir ils ouïrent à la source un cri... Tiens ?
Colin un inconnu assassiné en sortit...
jill bill
Cruel écrit.
Aline s'est tirée,
C'était la nuit.
Louis n'a rien ouï.
Nul autre au lit ni en cuisine !
Il serait seul,
Sans leur Lutin
Et ses câlins.
Un intrus aurait-il
Terni, souillé leur relation ?
Il croit encore à leur union,
Saisit ses outils, colle, rentoile
Et ne sent rien.
Le soir est là.
Il rentre triste et incertain.
Nul retour ne s'annonce.
Son œil s'arrête sur la lettre.
Aline est loin, en Italie.
L'intrus était réalité.
Un alien s'est taillé
Le rôle du lion.
Louis est cocu.
Une nuisette de satin
Criante d'inutilité.
Noces salies, note salée.
Lutte contre lucidité.
Ni rose ni trésor laissés.
Couteau, estoc et trou au cœur.
Il est coi, transi, torturé.
Et le Louis s'est tiré,
C'était la nuit.
Il s'est soûlé.
Il a sauté, il a coulé.
Lucien a couru à son tour,
Et a secouru Louis.
Louis s'en sortira-t-il ?
Lenaïg
lettre sous les sens
cette issue-ci ,ce soir s'est éclose
et close ensuite sans se soucier si l'on rentrait encore
cette assise où un séant s'est sis, sourit
au « souris surineur » sans cesse caliné
cette cerisette là, si ciselée sous les crocs, c'est
une lecture sournoise sur ce courrier ci
ce trône aux sens en alerte sonnés, se tourne
sur cette issue là encore éclose, senteurs ce soir...
ça sent le sentier sans arrêt usité à la course,
ça sent le sureau, taillé, l'écorce sciée, le silence
non !....le ruisseau, ruisselle,s'écoule, ensorcèle..on s'élance à sa source, sous l'eau , on se laisse couler
sans air, sans soins , on se noie, l'asile sans les sens, sans essence, on enterre son coeur c'est certain et cesse alors le tic tac séance tenante
Tricôtine (en verve)
L'annonce
Sur le seuil, tu es sorti.. rentré
L'accès est clos.
Le cul sur le coussin,
L'ocelot , tu as caliné
Les cerises au coin de l'assiette, tu as sucées
Le courrier, tu as lu.
Le coussin est à terre, tu as sursauté
Sur le seuil, tu es ressorti
Sur le sentier, tu cours encore
La laie, tu t'élances
Le canal, tu coules
Le couloir, tu es là .. le coeur éteint.
clairs instants !
Martine du JdV
Lettre et le néant
Elle tourne la clé
S'installe sur un coussin
Accueil ronronnant
Rouge cerise cuite
Tiens une lettre !
Un cri troue le silence
Lettre au sol la nuit
Illusions courir loin
Noir il est là le lac
Où elle saute et coule
Coeur innocent.
Bella Crostiche
La carte
Tu entres.
L'issue: elle est close.
Tu es sur la causeuse.
Une caresse à Ratus.
La cerise: croc !
La carte, tu la lis : aïe !
La causeuse : à terre !
Tu sors.
Tu cours, tu cours...
Ton itinéraire: la nature...et le ruisseau.
Allons, à l'eau.
Tu es sous l'eau.
On te sort : une nuit à l'asile...
Une nuit ...et tu es...
Au Ciel !
...
La Licorne
TRACT-
Une créature a écarté l'entrée.
Une entité a enclos l'issue, s'autorisant à en sauter le seuil.
Sur la causeuse en terrien roturier s'est cul-tassé,
En courtisan a câliné l'ocelot,
Lacéré ensuite le citron.
Saisissant une carte, il en a ânonné les écrits.
A retourné sec la selle au sol,
S'est rué à la sortie licite,
A trotté sur le sentier
Sillonné l'orée et l'essart.
En torrent s'est élancé.
Suite : s'éterniser sur terre, oint à l'arnica ? Ressusciter ?
Nenni !
Occis, à l'asile s'est éteint.
Marie de Cabardouche