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J'ai proposé successivement trois types de transmutation. Précisons les règles s'appliquant à chacune.

 

LA TRANSMUTATION CLASSIQUE

 

Elle consiste à transformer peu à peu un mot initial pour aboutir à un mot final, mots proposés par le meneur de jeu. Les deux mots doivent avoir un rapport évident entre eux et pas ou peu de lettres communes aux même emplacements.

Une seule lettre est changée à la fois pour former un nouveau mot sans que les autres lettres ne soient déplacées. Cette opération est répétée jusqu'à ce que l'on arrive au mot final. Il n'y a pas d'autre contrainte dans les lettres, ainsi rien ne s'oppose à ce que l'on retrouve une ou plusieurs lettres du mot initial dans le mot final dès lors qu'elles ne sont pas au même emplacement.

Les mots intermédiaires doivent être dans le dictionnaire, toutefois les verbes conjugués sont admis ainsi que les pluriels et les noms propres mais seulement si leur présence est justifiée soit par l'extrême difficulté, soit par l'évidence du texte.


 

Illustration commentée :

 

Le mot initial proposé est LAPIN, le mot final proposé est CIVET. Ici le rapport entre les deux mots est clair et il n'y a qu'u I commun, qui n'occupe pas la même position dans le mot initial (4ème) et dans le mot final ((2ème).

Les mots qui vont permettre de transformer le LAPIN en CIVET s'appellent des mots intermédiaires ; il y en aura au moins quatre puisque tous les mots sont de cinq lettres, le cinquième étant alors le mot final.

Les possibilités de transmutation peuvent être nombreuses. Pour avoir une idée des possibilités offertes il est bon de se pencher sur les modifications envisageables du mot initial et du mot final :

LAPIN peut se décliner en RAPIN SAPIN TAPIN, LOPIN LUPIN, LATIN, LAPON, LAPIS LAPIE, selon que l'on modifie la première, deuxième, troisième, quatrième ou cinquième lettre.

CIVET peut se décliner en NIVET RIVET, CAVET, CIMET, CIVES.

Si l'on veut obtenir une transmutation courte, il faut tenter de mettre en place à chaque étape une lettre du mot final. Dans l'exemple retenu on constate que la première transformation de LAPIN ne permet pas de le faire, il faudra s'y prendre en deux fois : on voit que LATIN peut se transformer en CATIN, ce qui nous donne la première lettre de CIVET. On cherchera ensuite à modifier CATIN pour se rapprocher encore de CIVET et si on n'y arrive pas on tentera sa chance avec un autre mot.

 

Une fois que le "chemin" de la transmutation est trouvé, étape technique incontournable, le plus difficile reste à faire : parer cette charmante "transmute", complètement nue, de beaux habits. Et là, chacun peut imaginer une histoire, un poème, une présentation graphique, illustrée ou non pour mettre en valeur les mots qu'il a partiellement choisis. Voici par exemple comment j'avais accommodé mon LAPIN dans un billet déjà ancien.

 

Je me suis procuré un beau

LAPIN 

Chez une fermière aux yeux de

LAPIS ;

Je l'ai fait mariner dans un

LAVIS.

Tous les morceaux bien

LAVES

Avec un rouge des meilleures

CAVES

Seront servis sur un lit de

CIVES,

Ainsi aurez-vous un merveilleux

CIVET.

 

 

LA TRANSMUTATION DE DEUXIEME GENERATION

 

Elle reprend tous les principes de la transmutation classique mais elle donne la possibilité, à n'importe quel stade de l'opération, d'ajouter une lettre en début de mot ou en fin de mot ou de supprimer la première ou la dernière lettre d'un mot. Cette opération n'est pas cumulable avec le changement de lettre classique. Elle peut être répétée. Dans la transmutation d'un LAPIN en CIVET cette possibilité supplémentaire ne présente pas d'intérêt. Par contre lorsque l'on veut, en partant d'un mot de trois ou quatre lettres arriver à un mot de cinq ou six lettres ou lorsque l'on veut absolument réaliser une transmutation en partant d'un mot qui ne s'y prête pas, la transmutation de deuxième génération s'avère indispensable. A titre d'exemple voici comment j'ai pu passer de l'AMOUR à la FOLIE. (Je signale par un * les mots ayant été créés par adjonction ou soustraction )

 

Il et Elle

 

 Il est parti à l'aventure, il est parti, rempli d'amour,

 Elle l'attendait brodant, de soupir en ajour.

 Il rêvait d'elle la nuit, il rêvait d'elle le jour, *

 Elle le voyait partout, au moulin ou au four.

 Il naviguait là-bas, s'escrimant comme un fou, *

 Elle brûlait tellement de se pendre à son cou.

 Il franchissait un gouffre, il gravissait un col,

 Elle chassait les nuages et balayait le sol.

 Il mangeait des gibiers et parfois une sole, *

 Elle grelottait de froid quand il était au pôle.

 Il côtoyait des gueux, toujours noble et poli,

 Elle savait que son Il était le plus joli.

 Il revint une nuit, dieu qu'elle était jolie, *

 Elle s'offrit tout entière et c'en était folie.

 

 

LA TRANSMUTATION DE TROISIEME GENERATION

 

 

Elle est très différente des deux premières. Son principe en est simple : le mot est décomposé en syllabes dont l'orthographe nous indiffère totalement : nous allons travailler uniquement à l'oreille, en évitant quand même les "à peu près" afin que le jeu ne dégénère pas. A chaque étape de la transmutation on remplace une syllabe par une autre, allant ainsi d'un mot donné à un autre mot donné. Il s'agit donc d'une transmutation homophonique, n'ayons pas peur des mots.

 

Pour mettre tout le monde d'accord au départ nous poserons en principe que l'e muet suivra les règles de la prosodie classique. Principale conséquence, comme en fin de vers, l'e final d'un mot restera toujours muet.

 

 

Petit exemple de transmutation homophonique : il s'agissait de transformer un TAMBOUR en TROMPETTE

 

Harmonie d'Issoire

 

   La fanfare du village accueillait en ce jour

   Une fille jolie qui jouait du tambour.

   C'était notre postière, brunette à l'air fripon

   Qui du soir au matin maniait le tampon.

   Tous les gars n'avaient d'yeux que pour son blanc jupon

   Sa chemise légère, son bonnet à pompon.

   Ils rêvaient d'herbe tendre et de vraies galipettes

   Quand du bistrot le soir ils revenaient pompette.

   Mais ce matin cristi et saperlipopette

   C'était à qui jouerait le mieux de la trompette.

 

Charles Daube l'air

 

  Si nous prenons le mot amiral : a/mi/ralnous constatons qu'il peut s'écrire ami râle ou à mi-râle (et même âme y râle )et qu'à la modification suivante l'ami en question (ou la mie) peut faire tout autre chose à condition que ce soit en une seule syllabe (mon ami dit, mon ami rit, la mie colle, etc...). Amiralpeut être suivi d'amidon(mais pas d'amitié qui ajouterait une syllabe, l'é n'étant pas un e muet).De même généralpeut s'écrire gêne et râle(3 syllabes aussi grâce à l'élision du e de gêne suivi par une voyelle). Vous voyez que la transmutation homophonique permet des transformations vraiment extraordinaires, inenvisageables avec les transmutations de première ou de deuxième génération, propices à des délires échevelés.

 

 

 

 

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