Les thaumaturges ont été inspirés, si l'on en juge par la moisson d' "intermédiaires" sortant de l'ordinaire : macre, velte, barge, terse, ferté, herve, marte, selve, baile, serte. Autant d'occasions de se rafraîchir la mémoire ou parfois de découvrir un mot inconnu.
On doit également relever la grande diversité des récits thaumaturgiques, tant dans la forme que dans le contenu.
Merci à celles et ceux qui m'ont fait parvenir une image pour illustrer leur texte, cela m'a évité des recherches qui sont rarement rapides si l'on veut que l'illustration convienne.
J'ai placé par-ci, par-là quelques astérisques pour signaler des notules en fin de texte ainsi que des liens intéressants.
La toute première image, qui symbolise notre Grand Oeuvre collectif m'a été envoyée par une spécialiste des images qui parlent, j'ai nommé Claire Fo. Son texte est un peu plus loin, dans l'ordre chronologique d'arrivée de vos envois, ou presque.
Saoulfifre a ouvert le bal avec une vache qu'il a enfermée avec sa trayeuse pour des raisons inavouables personnelles.
Ho la vache !
Elle veut que le monde entier sache
Que demain on la sacre
Reine de la Sarre !
Mais je la boucle sous la serre
Avec sa trayeuse serbe
Et elle se contentera d'un peu d'herbe !
Une supportrice de PH qui a désiré garder l'anonymat
nous a remis la transmutation suivante :
PH a choisi pour faire pousser son herbe
Un terrain montueux laissant passer la herse.
Des millions de graines il y a versé
Et il attend la pluie en sirotant un verre.
S'il pleut, de brune, sa terre devient verte
Sinon, pour lui son semis se fait perte.
Non, Dame Nature ne veut pas qu'il parte
Elle regarde les terres de PH sur la carte
Les entoure au stylo d'un immense carré
Et dit à la pluie, je ne veux pas qu'il se barre
Tu vois bien à quel point notre ami en a marre
Offrons à sa génisse de l'herbe et de la macre
Quand l'une ou l'autre elle mâche
Elle profite et devient une bien belle vache.
Croukougnouche est entrée en trans...mutation, et voilà le résultat :
Mollement allongé sur L'HERBE,
Je méditais sur la beauté du VERBE,
A mes côtés ,une barrique de liqueur VERTE,
Remplie d'au moins une VELTE * !
Je grattai malgré moi ma jambe VELUE,
Nostalgique d'une idylle jadis VÉCUE.
Je ruminais sombrement ma jeunesse DÉÇUE:
Miné par de longues années de DÈCHE,
J'en vins même,pour subsister ,à faire de la LÈCHE !!
Dans les jardins , je fus manieur de BÊCHE,
Sur des bateaux , repriseur de BÂCHE ,
Et dans les fermes , trayeur de VACHE..
Voilà la recette du rayon vert qui brille dans ce verre vert.
* Wikipédia nous apprend (à moi, en tous cas) : La velte, de l'allemand dialectal Vertel, quart (all. Viertel) est une unité de mesure française de volume pour des liquides prémétrique.
Une velte valait exactement 384 pouces-du-roi cubes, soit 8 pintes, donc environ 7,62 litres. Malgré son nom, la velte n'était pas un quart d'un pied-du-roi cube, mais deux neuvièmes.
Le pied-du-roi cube contient une grande grosse de pouces carrées, 1728 = 26 x 3³. La roquille fut déjà définie 1½ pouces cubes, éléminant ainsi une fois le facteur trois.
Pour rejoindre le pied-du-roi cube, il était nécessaire que le facteur 9 soit encore assumé. Pour cela, le quart du pied-du-roi cube vaut 9 pintes, mais la velte en vaut huit.
Leroy D. , belge, nous a fait parvenir cette transmutation odoriférante à souhait :
C'est la qualité de l'herbe
Qui fait la qualité de l'herve,
Ce fromage qui donne aux Belges cette légendaire verve.
L'un d'eux, pêcheur, me conta, buvant un petit verre,
Qu'un jour ayant en main son halieutique verge,
Il aperçut, assez près de la berge,
Un échassier racé, certainement une barge,
Qui des flamants se tenait bien en marge.
Il la vit qui cherchait, n'en ayant jamais marre,
Cette délicieuse châtaigne que l'on appelle macre ;
Sitôt saisie, d'un air bovin, elle la mâche
Ainsi que d'une herbe, le ferait une vache.
Tant-Bourrin quant à lui, se lance dans une petite scène agreste, à la façon de Virgile :
Alors que sur l'HERBE sèche passait la HERSE,
car c'était l'époque où l'on TERSE,
le paysan eut son TARSE
endolori par la ferraille de l'engin.
"Non mais quelle TARÉE !",
rugit-il a l'encontre de sa femme qui conduisait le tracteur.
"T'es complètement TAPÉE
du ciboulot ! C'est la gnôle que t'as LAPÉE
à ton petit déjeûner qui te fait aller de travers ?
Regarde, je ne peux plus garder ma chaussure LACÉE !" Mais comme il est un peu LÂCHE
et craint son épouse, il n'en dira pas plus.
"Peau de VACHE !",
se contente-t-il de ruminer.
L'UMP (Union des Mustélidés en Péril) nous a envoyé sa contribution, inattendue :
Il y a l'HERBE qui parfume
Il y a le VERBE qui encense !
Il y a celle qui met en VERVE
Et celle qui infuse, décoction VERTE ;
Cérémonieusement on la VERSE
Dans une tasse ou bien un VERRE.
Ce n'est pas là que PH est FERRE,
Son domaine c'est sa FERME.
Sa ferme, que dis-je, sa FERTE,
Son fief, sa place FORTE.
Et si la dernière louve depuis cent ans est MORTE,
On peut encore trouver parfois une petite MARTE*
Qui dans le bois de l'étang tout doucement se MARRE
En grignotant par-ci une baie et par-là une MACRE
Et qui dit à PH : tout c'que j'compisse ou MÂCHE,
Tant pis si l'on se FÂCHE,
N'ira pas, et tra-la-la, n'ira pas à ta VACHE.
*marte autre orthographe de la martre
http://cercledevie.e-monsite.com/rubrique,la-martre,379989.html
Voilà notre ami Topa qui vient nous entretenir d'un déjeuner sur l'herbe :
Ci-après un lien intéressant (je n'ai pas pu intégrer la vidéo, désolé)
http://www.youtube.com/watch?v=7iBhGCFCJis&feature=player_embedded
La reine de Salers veut déjeuner sur l'HERBE.
Lors quitte son château dont on lève la HERSE.
Son carrosse hélas dans le fossé VERSE.
Le quadrupède, ému, lâche une VESSE...
Il eût fallu qu'elle le VISSE,
Ecrit l'ami Romero VICSE
Sur Facebook, l'air est VICIE;
Il eût fallu que je le VICHE,
Répéta l'auvergnate VACHE.
Sortant du désert du Thar, Anita nous fait parvenir ce message :
Une sympathique VACHE
bourguignonne, dût passer la nuit sous une BACHE,
pour éviter que P.H. ne BACLE
la fabrication de l'unique BALLE
de foin qui remplirait sa SALLE
de bain.
Pour l'attacher avec des lianes, il se mit en SELLE
et chevaucha très loin jusqu'à la SELVE.
Mourant de soif, il fallut qu'il se SERVE
une bonne bière SERBE,
ce qui le fit rouler dans l'HERBE.
Myriam a emboîté le pas de la voyageuse et nous dit tout de go :
Pour avoir une bonne HERBE
Bien sûr, il faut la HERSE
passée sur un terrain TERSE
en n'omettant pas de se dénuder le TORSE
Pour arriver à la dernière TOISE
sans passer par le carré BOISE
(où l'on sieste et parfois l'on BAISE
chut..il n'en sais rien le BAILE* )
et si le labeur n'est pas BÂCLE,
nous ne finirons pas sous une BÂCHE
grâce au bon lait de notre VACHE.
* Comme on ne trouve pas de baile partout je vous donne un lien.
http://www.cnrtl.fr/definition/baile
P.S. : P.H. n'est pas sur la photo.
Fabulo, confrontée à une pluie battante, a choisi de laisser ses mots tout nus, pour ne pas mouiller les beaux habits qu'elle prévoyait de leur offrir pour cette transmutation. Les voici, dans leur plus simple appareil.
HERBE,
HERSE,
PERSE,
PERTE,
PESTE,
PISTE,
PISSE,
PASSE,
PACSE,
PACTE,
LACTE,
LACHE,
VACHE
Et là je ne sais plus si c'est PH ou Claire Fo, déjà citée en début d'article, qui m'a envoyé le texte qui suit:
La vache est là, qui me fixe, dans l'herbe
Aussitôt, pour qu'elle fuie, je passe la herse.
Un torrent d'insultes je lui verse,
pour que, de peur, elle devienne verte.
Tout cela fut fait en pure perte.
Que faut-il faire pour qu'elle parte?
S'il le faut, je ferai un pacte,
et me priverai du régime lacté!
Bon, la voilà couchée! Et moi, comme un lâche,
j'abandonne en pleurant! Ah la vache!
Bon, vous êtes sûrs, c'est Claire Fo ! O.K.
La dernière contribution émane de Marie qui nous l'a lancée du haut de son parapente.
Sérénité : paisible périple en empyrée céruléen et parapente biplace.
Perplexité : est-ce une VACHE cette TACHE blanche près du ruisseau ?
Nervosité : passe-moi la longue-vue, vite...il faut que je SACHE...j'en ai la bouche SECHE d'inquiétude.
Anxiété : depuis mon escampette de la SECTE des Marmorosch *où à la SERTE j'ai été initiée, d'étranges visions m'assaillent...la dernière : un vieux SERBE chenu, vêtu d'une longue toge blanche, le VERBE haut, me prédisait, adossé à une GERBE de pourpres hémérocalles : nous nous retrouverons Marguerite...Tu t'écraseras à mes pieds, dans l' HERBE bleue au bord du ruisseau des chrysanthèmes coronaires...Ce jour est venu Marguerite...
Réalité : Marguerite, Marguerite! Réveille-toi, tu as promis à PH de collaborer à sa présentation couleurs charolaises. Il t'attend dès quatre heures ce matin esplanade de La Part Dieu, à Lyon...
Moralité : même aux aurores, s'éveiller après un tel cauchemar est un vrai soulagement...
* Marie fait-elle allusion au mouvement rosicrucien roumain ?dans l'affirmative ce serait bien de nous en dire plus, on manque un peu de doc .
Désolé pour la mise en page lamentable,
sans rapport avec ce que j'obtiens en prévisualisant mon billet !
oOo