INFUNDIBULIFORME
infundibuliforme : adj. Sc. Qui a la forme d'un entonnoir.
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article409
Quant à moi, je vous propose un petit quatrain :
INFUNDIBULIFORME
infundibuliforme : adj. Sc. Qui a la forme d'un entonnoir.
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article409
Quant à moi, je vous propose un petit quatrain :
Il fallait que tu me visses
Il fallait que tu me plusses
Il fallait que tu m'aimasses
nous nous vîmes
nous nous plûmes
nous nous aimâmes
et si c'était à refaire
tu me verrais
tu me plairais
tu m'aimerais
on l'a refait
tu m'as vu
tu m'as plu
tu m'as ému
depuis lors
on se voix
on se ploie
on s'émoi
J'étais encore bien petit lorsque le Canard Enchaîné, à l'initiative d'Yvan Audouard, a créé l'Album de la Comtesse, minuscule rubrique de quelques lignes qui a eu le mérite de tirer de l'anonymat un art fort ancien (il remonte au 16 ème siècle pour notre beau pays mais l'Antiquité grecque et latine semble ne pas avoir totalement négligé la chose). Quelques années plus tard, Luc Etienne a publié chez Jean-Jacques Pauvert sous le titre "L'ART DU CONTREPET", un " Petit Traité à l'usage des Amateurs pour résoudre les Contrepèteries proposées et en inventer de nouvelles". J'ignorais tout de cet ouvrage alors que, déjà, j'aimais mettre en garde mes petits camarades afin qu'ils ne glissassent point dans la piscine. Ce traité a précisé avec une grande rigueur les règles de composition des contrepèteries, règles qui sont respectées par tous les experts en la matière.
Il a été suivi de plusieurs publications dignes d'intérêt dont les ouvrages de Jacques Antel, de Jean Pouzet et de Joël Martin qui tient depuis 25 ans les rênes de l'Album de la Comtesse.
Initié à 16 ans par un cheminot grand lecteur du Canard Enchaîné, et traducteur virtuose de l'Album de la Comtesse, tenu alors par Luc Etienne, j'ai découvert simultanément l'univers de la politique et des jeux de mots, car le Canard, outre ses contrepèteries et ses calembours, offre à ses lecteurs cruciverbistes des définitions de mots croisés autrement plus subtiles et jubilatoires que celles des mots fléchés qui bien souvent se contentent de puiser dans le dictionnaire des synonymes.
Si vous voulez découvrir ou redécouvrir l'Art du Contrepet et à défaut de trouver en librairie l'ouvrage du même nom dont la seule introduction est une merveille pour l'esprit, n'hésitez pas à consulter les deux liens ci-après :
Wikipédia dont il faut reconnaître l'extraordinaire capacité à englober la totalité des savoirs même les plus farfelus,
et cette rubrique de Fatrazie, très bien documentée, comme toujours.
Enfin, vous trouverez facilement les ouvrages de Joël Martin, cet homme qui contrepète comme il respire et pour lequel on se demande s'il arrive encore à s'exprimer normalement, tout comme ce fut le cas de Georges Perec lorsqu'il écrivit "La Disparition", roman policier lipogrammatique en e de près de 300 pages.
Dernière précision : s'il est vrai qu'une contrepèterie réussie, sous des abords anodins, doit dissimuler une phrase tout à fait inconvenante, voire obscène, il n'est pas nécessaire qu'elle soit vulgaire pour autant, et c'est dans cette nuance subtile que chacun reconnaîtra les siens.
Je laisserai le mot de la fin à Victor Hugo, grand amateur de jeux de mots divers et variés : Le poète qui rêve est un néant fécond.
En ce qui concerne l'orgyie, l'article de Wikipédia est assez bien documenté : le voici, in-extenso :
Une orgyie (en grec byzantin ὀργυιά / orguïà) est une brasse, une unité de mesure byzantine utilisée notamment par le fisc pour le relevé de la terre et le calcul de l'impôt foncier. On trouve deux orgyies différentes en usage : l'orgyie courte, ou simple (haplè orgyia) mesure 6 pieds ou 96 doigts soit 1,87 m et correspond à l'unité grecque antique homonyme (1,89 m). Elle est en usage dans le commerce et l'artisanat. Une seconde orgyie, dite philétairique, mesure quant à elle 9 spithames (empans) impériaux ou encore 108 doigts soit 2,10 m : c'est celle qui est employée par les arpenteurs. Sa valeur est modifiée par Michel IV qui la porte à 9,25 spithames, soit 111 doigts ou encore 2,17 m lorsqu'elle est employée pour mesures les terres appartenant aux deux premières qualités fiscales. L'ancienne orgyie est conservée pour les champs de troisième catégorie.
Matériellement, l'orgyie du fisc se présente comme un bâton ou une tige de roseau.
Mais, cerise sur le gâteau, j'ai eu l'opportunité d'obtenir, sur le web, une photo d'orgyie ; merci d'éloigner préalablement les enfants avant de cliquer ici
Il est temps maintenant de s'intéresser à un adjectif utilisé par les grammairiens :
Madame me reproche d'employer des mots que l'on ne trouve pas dans le dictionnaire,
en brandissant le Lexis (de Larousse, 76000 mots). Je persiste à le faire car un mot ne vit
que lorsqu'on l'emploie et j'aime "abstème", donc je l'emploie.
Jamais un dictionnaire unique ne pourra contenir tous les mots de notre belle langue et je
ne peux me contenter de la consultation d'un seul dictionnaire pour bien connaître un mot,
aussi courant soit-il. Ainsi, pour "abstème", voyons quelques dicos !
Littré, incontournable
Qui ne boit pas de vin. Telle qu'est celle (l'exception) des abstèmes, qui ne peuvent boire de vin. [Bossuet, Déf. comm.]
Le Robert, si précis, si précieux
Abstème adj. (1596; empr. au lat. abstemius, de ab- et d'un élément "temum (seul le dér.
temetum est attesté) désignant une boisson enivrante et la plante fournissant cette liqueur)
1 Dr. canon. Qui s'abstient de boire du vin.
2 (xvIIIe s.) Qui s'abstient de boire de l'alcool. > abstinent. Il est abstème depuis son
hépatite."...nous serions tous abstèmes si l'on ne nous eût donné du vin dans nos jeunes
ans" (Rousseau, Emile).
Wikipedia, si pratique
Le mot abstème vient du latin abstemius (« qui s'abstient de vin », « sobre »). Il est à la fois adjectif et nom commun.
Les abstèmes sont nombreux, notamment du fait de religions telles que l'Islam, l'orthodoxie (lors de jeûnes), ou bien par accord avec un idéal de pureté lié à d'autres religions (Bouddhisme, Jaïnisme, Sikhisme ,etc...) ou pas.
L'abstème peut aussi simplement rejeter l'alcool par dégoût gustatif ou psychologique (par ancien alcoolisme, personnel ou de ses proches), etc.
Le CNRTL, un monument
Abstème
Qui ne boit pas de vin.
A.− DR. CANON. [En parlant d'un homme] Qui, par aversion naturelle, ne peut communier au vin et auquel, de ce fait, l'accès au sacerdoce est, sauf dispense, interdit.
Rem. Les disputes théol. entre calvinistes et luthériens ont donné à ce mot un certain relief. Les calvinistes admettaient la communion au seul pain, les luthériens rejetaient cette pratique.
B.− P. ext. Qui s'abstient de vin. Les musulmans sont abstèmes. (Ac. 1878).
1. Volontaire Tantale, abstème comédien, martyr de la maigreur. Anatomie disséquée par elle-même, il ne touchait aux mets que du bout des dents, ...
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 33.
2. ... un jour, disent les chroniques,
Son roi, vrai roi d'Eldorado,
Fit dans les fontaines publiques
Couler du pinard au lieu d'eau;
En jurant sur son diadème,
Que celui qui n'en boirait pas,
Jusque y compris le plus abstème,
Serait pendu la tête en bas.
R. Ponchon, La Muse au cabaret, Conte, 1920, p. 41.
3. Dès l'Avenir de la science, son [de Renan] austère jeunesse ose ce singulier aveu : « dans ma chambre nue et froide, dit-il, abstème et vêtu pauvrement, je comprends, ce me semble, la beauté d'une manière assez élevée. »
H. Massis, Jugements, t. 1, 1923, p. 91.
Rem. Mot rare. Rheims 1969 cite :
4. Vous avez confessé l'anneau
de Gygès, remué les gemmes
À pleines mains; à plein tonneau,
Bu les rubis les moins abstèmes.
R. de Montesquiou, Les Paons, VI, De lapidibus, 1901, p. 14.
et ajoute : ,,Terme inusité. Qui s'abstient de boire du vin (latin temetum). Employé ici par une métaphore rapprochant la couleur du rubis et du vin pur; il est également possible que abstème soit pris avec l'acception erronée « qui ne doit pas être bu ». Il fait partie de ces mots affectionnés par les symbolistes et les décadents.`` [Il faut sans doute comprendre : « dont on s'abstient habituellement »] .
Prononc. ET ORTH. : [ab̭stεm]. Barbeau-Rodhe 1930 donne également la possibilité d'une prononc. avec [ε:] long. − Rem. Le mot est enregistré avec un accent circonflexe, abstême, ds Fur. 1701 et ds les différentes éd. de Trév. À partir de Ac. 1762, le mot est noté avec un accent grave.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : ital. astemio; esp., port. abstemio; cat. abstemi.
1596 « qui ne boit jamais de vin » (Mellema, Dict. fr.-flam., s.v. : Abstème : Die nimmer meer wyn en drinct). Terme relig. devenu litt. au xviiie s. (J. J. Rousseau, Émile, II ds Littré : Nous serions tous abstèmes si l'on ne nous eût donné du vin dans nos jeunes ans). Dep. le début du xixe s., la plupart des lexicogr. le signalent comme peu usité (cf. Ac. 1835, 1878; Besch. 1845, Quillet et aussi sém. A, rem.). Noter également l'emploi comme terme de civilisation romaine : Les Dames Romaines dans les premiers temps étoient abstêmes; et afin qu'on pût s'apercevoir si elles buvoient du vin, les Loix de la Civilité Romaine étoient qu'elles donnassent le baiser à leurs parents, quand elles les abordoient. Trév. 1752, Besch. 1845.
Du lat. abstemius « qui s'abstient de boire du vin » dep. Lucilius, 220 ds TLL s.v., 188, 65; orig. du mot ds Porphyr, Hor. epist., I, 12, 27 ds TLL s.v., 188, 58 : abstemius, qui abstinet. An, ut quidam putant abs temeto, id est siccus ac sine vino et sobrius; voir aussi Ern.-Meillet 1959 s.v. temetum. Emploi relig. en lat. médiév. : 1056-58, Humbertus, Adversu Simoniacos, 2, 27, p. 173, 43 ds Mittellat. W. 58, 5 : manichaei abstemi a vino sanguinis Christi... se substrahebant.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 4.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bouillet 1859. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Littré-Robin 1865. − Mots rares 1965. − Nysten 1814-20 − St-Edme t. 1 1824 − Théol. cath. t. 1 1909.
Le mot "abstème" figure même dans le Dicolive, quelle surprise !
abstème adj. et n. Qui ne boit pas de vin ; qui a horreur du vin. Tout bon pochard saxon ressent une profonde aversion pour l’abstème latin.